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Malgré l’augmentation de la précarité énergétique, le gouvernement donne son feu vert pour une nouvelle augmentation du tarif réglementé de l’électricité au 1er août 2020.

14/08/20 Publicaciones, Europe

Fin 2018, selon la Cour des Comptes, 121 milliards d’euros (Md€) sont déjà engagés. Ce montant atteint même 145 Md€ en incluant le financement des raccordements des futurs champs éoliens offshore, pris à sa charge par le Réseau de Transport de l’Electricité (RTE), ce qui explique cette nouvelle augmentation des tarifs de l’électricité.

Il s’agit ni plus ni moins d’un tour de passe-passe : augmenter la capacité d’échanges d’un marché libéralisé pour remplir les poches des plus riches et faire supporter les coûts des infrastructures de transport aux ménages.

La libéralisation et la concurrence qui devaient faire baisser les prix a plutôt l’effet inverse : celle d’alourdir les dépenses incompressible des ménages. Rappelons qu’avant la libéralisation en 2004, jamais l’augmentation du prix de l’électricité n’avait dépassé l’inflation malgré les investissements colossaux de l’opérateur national.

Cette augmentation qui intervient en pleine crise sanitaire où le nombre de chômeurs, de chômage partiel n’a jamais été aussi élevé s’ajoute aux augmentations inédites de l’électricité de 2019 de l’ordre de 7%.

Ce qui est certain, c’est que le gouvernement, à ce jour, n’a mis en œuvre aucun plan d’action pour réaliser l’objectif de -15% de la précarité énergétique d’ici 2020 comme le stipule la loi de transition énergétique votée en 2015.

En novembre 2018, l’Observatoire National de la Précarité Energétique (ONPE) faisait part, à travers une étude que les aides nécessaires pour sortir l’ensemble des ménages de la précarité énergétique s’élèveraient à 3,1 milliards d’euros/an. En effet, c’est le montant qu’il conviendrait d’accorder aux ménages en précarité énergétique pour que leur taux d’effort énergétique soit inférieur à 8 %. Cela représenterait en moyenne près de 710 euros/logement/an.

Le financement du dispositif « chèque énergie » pour 2018 s’élève à 800 millions d’euros, bien loin des besoins évalués.

Pour notre ONG, il faut agir pour :

  • La reconnaissance d’un véritable droit à l’énergie comme droit fondamental ;
  • Une énergie reconnue comme produit de première nécessité, bénéficiant d’une TVA à 5.5 % sur les kWh électricité et gaz, et non pas à 20 % comme un produit de luxe ;
  • L’exonération de la CSPE pour les précaires énergétiques ;
  • Une interdiction des expulsions et des coupures tout au long de l’année pour les familles en situation de précarité ;
  • sortir l’énergie des logiques du marché et développer les services publics.

Montreuil, le 13 août 2020

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