La fin du tarif réglementé de vente de gaz (TRVg) s’arrêtera pour les 2,8 millions de ménages au 30 juin 2023
Or, dans le contexte inflationniste que nous connaissons, ces tarifs réglementés du gaz sont la formule la plus protectrice actuellement pour le consommateur. Là où ils ont disparu, en Europe, les tarifs ont explosé !
Les défenseurs de la libéralisation du secteur de l’énergie ont toujours considéré qu’ils étaient une entrave à la réalisation d’un marché concurrentiel et contraires au droit européen. Ils sont pourtant encore le seul rempart pour protéger les consommateurs des prix fluctuants du marché.
La mise en place d’un prix de référence déterminé par la Commission de régulation de l’énergie (CRE) qui servirait de base à la poursuite du bouclier tarifaire n’offre, de toute évidence, pas les mêmes garanties juridiques que les tarifs réglementés fixés par les pouvoirs publics.
L’Observatoire national de la précarité énergétique (ONPE) rappelle dans leur baromètre qu’en 2022, 69 % des foyers interrogés déclarent avoir réduit le chauffage chez eux pour ne pas avoir de factures trop élevées, soit 9 points de plus qu’en 2021. 27 % des foyers interrogés (contre 25 % en 2021 et 18% en 2020) déclarent avoir rencontré des difficultés pour payer certaines factures d’énergie. Cette année encore, les 18-34 ans sont les plus touchés, avec 51 % d’entre eux qui déclarent avoir des difficultés.
Les interventions de fournisseurs énergétiques pour suspension ou réduction de la puissance à la suite d'impayés se sont accrues en 2021 par rapport à 2019 (+17 % de suspensions et +63 % de réductions de puissance).
Pour notre ONG, la disparition des TRVg aura comme conséquence d’ancrer la précarité énergétique dans le temps long en empêchant les ménages qui y sont d’en sortir et en en faisant basculer de nouveaux. C’est un très mauvais signal de la part du gouvernement dans la lutte contre la précarité énergétique et la protection des consommateurs.