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Pour un service public de l’électricité et du gaz pour le « monde d’après ! »

29/06/20 Publications, Europe

Actualité nous le démontre encore aujourd’hui !

Récemment, le médiateur de l’énergie nous a alertés sur la hausse historique des interventions de la part des fournisseurs d’énergie pour factures impayées. Selon l’institution, cela témoignent des difficultés financières d’un certain nombre de ménages et ce avant même le Covid-19.

Même sans le dire, le médiateur national de l’énergie constate que les ménages en précarité se retrouvent exclus lorsqu’ils voient leur contrat résilié pour non-paiement de leurs factures. Et peinent à en retrouver un nouveau. Ainsi, le médiateur demande la mise en place d’un fournisseur de dernier recours pour permettre l’accès à l’énergie pour tous. Un dispositif existe déjà pour le gaz naturel par la loi relative à l’énergie et au climat.

Le médiateur national de l’énergie dénonce les velléités de certaines entreprises du secteur à résilier purement et simplement les contrats de leurs clients en cas d’impayés. Ce qui entraîne une coupure d’énergie, plutôt que d’interrompre ou réduire provisoirement la fourniture. En cas de difficulté pour payer les factures, le médiateur conseille de contacter d’abord le fournisseur pour essayer d’obtenir un échéancier de paiement, puis de prendre rendez-vous avec les services sociaux et les organismes en capacité de les aider. Il fait le constat que « certains fournisseurs n’ont pas les moyens de dédier un interlocuteur à la précarité énergétique… mais cette fonction est nécessaire au sein des entreprises ». Les entreprises privées (revendeurs alternatifs) regroupées pour défendre leurs intérêts au sein d’une association ANODE (regroupant Total Direct Energie , SAVE , Plüm Energie , Planète Oui, GreenYellow, Gaz Européen butagaz, Eni, Energie d’ici, Enercoop, ekWateur, Vattenfall) n’ont que faire du service public de l’électricité et de la lutte contre la précarité énergétique.

Ce qui prime sont les profits.

Le prolongement de l’interdiction des coupures d’électricité et de gaz jusqu’au 10 juillet inscrit dans le prolongement de la trêve hivernale avec la loi d’urgence ne leurs convient pas. Ils viennent d’écrire par l’intermédiaire de leur association ANODE à la ministre de la transition écologique et solidaire : « nos membres tirent aujourd’hui la sonnette d’alarme, les impayés se chiffrent déjà en dizaines de millions d’euros » et demande à l’Etat « de prendre sa part du fardeau en compensant les impayés ». En même temps, l’ANODE demande au ministre des mesures de soutien aux fournisseurs alternatifs pour «éviter des défaillances en chaine».

Cela a le mérite d’être clair : les pauvres sont des fardeaux pour les actionnaires de ces entreprises !

Sans être idyllique, il reste encore une certaine conception du service public de l'électricité à EDF, en effet le 16 avril dernier EDF a décidé : de garantir la fourniture d'énergie à l'ensemble de ses clients particuliers en suspendant, jusqu'au 1er septembre 2020, toute réduction ou interruption de la fourniture d'électricité et de gaz ainsi que les pénalités de retard pour tous ses clients particuliers. Pour les clients qui seraient en situation difficile, EDF s'engage également à assouplir ses modalités et échéanciers de paiement ».

L’électricité n’est pas une marchandise mais un produit vital à la vie. Celui-ci doit être sorti de la loi du marché. Comme pour d’autre besoins vitaux, c’est plus de service public que nous avons besoin. Avec des tarifs réglementés, une péréquation tarifaire sur l’ensemble du territoire et des tarifs sociaux pour les plus démunis.

Et une loi décrétant l’énergie comme un bien vital à la vie et le droit à l’accès à l’énergie comme un droit fondamental opposable.

Montreuil, le 29 juin 2020

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